Lycée Bellevue

Lycée D Enseignement General – Le Mans

Pays de la Loire
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Fiches « Métiers » Arts Plastiques

FICHES « METIERS »

Audrey

  1. Quel est ton statut professionnel aujourd’hui et quelles sont les spécificités de ton (ou de tes) métier(s) ?

Je suis professeure en arts appliqués dans l’Éducation Nationale. J’ai enseigné en section STD2A, puis en BTS Design Produit et enfin en DNMADe Objet en Île-de-France.

Enseigner le design nécessite d’avoir engrangé une large culture dans ce domaine pendant ses études afin d’avoir une base solide de références (qu’il faut continuer de nourrir) et une vision large de la création, des métiers associés, de l’histoire et de l’avenir de la discipline.

Il faut avoir envie de transmettre, de raconter, d’éveiller l’intérêt de ses interlocuteurs. Pour un prof, l’aspect humain, voire émotionnel, est fort.

Il faut aussi digérer beaucoup de données / d’informations, prendre du recul pour les restituer sous forme de cours bien construits et riches mais aussi attractifs et abordables à ses élèves (être pédagogue en somme).

En dehors de la classe, il faut savoir travailler en équipe avec ses collègues. Et gérer énormément de contraintes administratives, techniques, financières.

Peux-tu retracer brièvement ton parcours depuis le lycée ?

– Bac L option Arts Plastiques à Bellevue au Mans

– MANAA à l’école Boulle à Paris

– BTS DCEV (anciennement EVEC) à Boulle

– 2e année de prépa CPGE à Duperré à Paris (admission à l’ENS de Cachan section design)

– DSAA Design Produit à Boulle

– Master 2 Design Produit à l’ENS de Cachan

– Prépa agrégation à l’ENS de Cachan (admission à l’agrégation d’arts appliqués)

– Un an de stage dans le domaine du design produit

– Première année sabbatique (repos, projets persos et « entraînement » au métier en devenant prof particulier)

  • Cinq ans d’enseignement en Île-de-France et, en parallèle, création d’une agence de design (aventure quittée après 2 ans de travail)
  • Deuxième année sabbatique (repos, prise de recul et questionnements sur les rôles du design, de l’éducation, de l’écologie et du militantisme.)

Pourquoi t’être lancé dans cette voie professionnelle-là ? À quel moment as-tu eu le « déclic »

Il n’y a pas eu de déclic. Simplement une sensibilité à la création, le soutien de mes proches et une succession de choix, de non-choix, de réussites et d’échecs.

Quand j’étais au lycée, pratiquer les arts plastiques et apprendre l’histoire de l’art permettait de donner une autre dimension à ma scolarité pour ne pas se limiter à un schéma trop terre-à-terre : passer le bac, faire des études, obtenir un travail. Cet enseignement m’a apporté une ouverture d’esprit, un autre regard sur le monde, un truc en plus. Aujourd’hui je sais que c’est valable pour tous les aspects de la vie : le sens critique, la créativité et la liberté de l’art sont indispensables à nos sociétés.

J’étais aussi passionnée de théâtre et je me suis engagée dans les arts appliqués pour devenir scénographe. Mais à la fin de mes années BTS, étant une jeune fille plutôt timide, j’ai eu peur de me lancer dans un monde professionnel qui me semblait trop compétitif et j’ai décidé de rester dans le giron familier de l’Education Nationale en devenant prof. Comme quoi, il s’agit bien moins d’un déclic que d’une fuite.

En parallèle, je me suis spécialisée dans le design produit pour échapper à l’éphémérité du domaine de l’événementiel et entrer dans le pérenne, l’utile et le quotidien. C’était sans compter sur l’obsolescence programmée, l’épuisement des matières premières, le marketing poussant à la surconsommation et autres cynismes du système de production industrielle, que je me suis retrouvée à enseigner après l’avoir intégré durant mon cursus.

C’est plutôt cette prise de conscience qui constitue pour moi le vrai déclic. Mieux vaut tard que jamais, à 18 comme à 33 ans.

Maryline B.

  1. Quel est ton statut professionnel aujourd’hui et quelles sont les spécificités de ton (ou de tes) métier(s) ?

Je suis actuellement professeure certifiée d’arts plastiques dans un collège en Réseau d’Education Prioritaire. Les spécificités du métier sont multiples : Il faut avoir l’envie de transmettre, savoir gérer une classe et le matériel de travail, trouver des moyens de motiver les élèves, et surtout s’adapter aux élèves, qui ont des profils variés. Mon collège accueille des élèves issus de milieux très défavorisés, ainsi que des élèves dont les familles appartiennent à la classe moyenne. Tous n’ont donc pas les mêmes moyens et ressources, tant financiers qu’humains, pour les accompagner dans leur scolarité. Par ailleurs, j’enseigne à des élèves de SEGPA et d’ULIS, et parmi les élèves des classes « ordinaires », j’ai aussi des élèves à besoins particuliers (Dys, TSA, TDA(H)…).

 2. Peux-tu retracer brièvement ton parcours depuis le lycée ?

Après un bac Lettres – Arts (spécialité Arts Plastiques), je suis allée étudier à l’Université de Rennes II, où j’ai obtenu une maîtrise (équivalent master I actuellement) d’arts plastiques. Je m’étais également inscrite au Capes d’arts plastiques, que j’ai obtenu. J’ai fait mon stage à Drancy, dans le 93, puis ai obtenu un poste de TZR sur ce département, que j’ai conservé pendant 8 ans, à raison de deux établissements par an. Cela m’a donné une expérience du terrain assez complète, sur le niveau collège. Puis, j’ai changé d’académie pour aller vers Rouen, et ai obtenu un poste fixe à Evreux puis à Cléon (76), mon poste actuel.

  1. Pourquoi t’être lancé dans cette voie professionnelle-là ? À quel moment as-tu eu le « déclic » ?

J’ai envisagé ce métier dès la classe de 4e, pour trois raisons : D’abord mon intérêt pour l’art, ensuite parce que j’aimais apprendre et transmettre, enfin parce que je pensais naïvement que ce serait un travail assez tranquille, demandant peu de temps en-dehors des cours. Ce dernier point s’est vite révélé faux !

 

ZOé B.

  1. Quel est ton statut professionnel aujourd’hui et quelles sont les spécificités de ton (ou de tes) métier(s) ?

Je suis professeur de Lettres modernes dans l’académie d’Orléans-Tours. Mon métier consiste à enseigner la littérature et la langue française. Les programmes actuels sont néanmoins conçus de telle sorte que nous sommes constamment invités à mettre en relation la littérature et l’art. Je consacre très régulièrement des séances à l’histoire de l’art et je propose, quand cela est possible et pertinent, de travailler sur des supports iconographiques pour éclairer un contexte culturel particulier.

  1. Peux-tu retracer brièvement ton parcours depuis le lycée ?

Après mon baccalauréat, j’ai intégré une classe préparatoire en Lettres (hypokhâgne – khâgne). J’ai ensuite profité des équivalences que m’offrait cette formation pour entrer directement en troisième année de licence de Lettres modernes. Après la licence, j’ai fait un Master recherche en Littératures française. Puis j’ai préparé pendant un an les concours de recrutement de l’éducation nationale et j’ai été reçue à l’agrégation de Lettres modernes.

  1. Pourquoi t’être lancé dans cette voie professionnelle-là ? À quel moment as-tu eu le « déclic »

J’ai été attirée très tôt par l’enseignement, mais la voie des Lettres ne m’a pas parue la plus évidente en premier lieu. En réalité, c’est mon intérêt pour les arts qui a prévalu dans mes réflexions sur l’orientation lorsque j’étais lycéenne. J’ai pensé m’engager dans la voie de l’école des Beaux-Arts, et j’imaginais, pourquoi pas, enseigner une discipline artistique plus tard. Le « déclic », c’est que je n’étais pas assez douée dans le domaine des arts-plastiques pour envisager de poursuivre dans le supérieur et d’en faire mon métier.

Suzy L.

quel est ton statut professionnel aujourd’hui et quelles sont les spécificités de ton (ou de tes) métier(s) ?

Je suis doctorante en Histoire de l’art pour les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles, où je m’occupe d’étudier, analyser et mettre en valeur la collection des œuvres d’art sur papier de l’avant-garde classique belge de 1918 à 1950. Je mets en place différents outils de diffusion et initiatives pour transmettre ces recherches aux moyens de publications, expositions et conférences, pour un public scientifique et étudiant d’une part, et pour un public plus large d’une autre. Il s’agit donc de manipuler, comparer, rechercher des instruments d’analyse pour promouvoir un pan de l’histoire de l’art, puis de le mettre à la disposition de tous. C’est un travail en équipe qui convoque différentes compétences telles que des connaissances ciblées sur la période concernée en Histoire de l’art, la rédaction d’articles et de publication et une aisance orale pour les échanges scientifiques et sociaux (vernissages, conférences.) et la diffusion. Le fait de dessiner, peindre et d’avoir une production personnelle est un véritable atout pour comprendre le geste et le processus créatif de l’artiste étudié.

 Peux-tu retracer brièvement ton parcours depuis le lycée ?

Ayant étudié le théâtre en même temps que les arts-plastiques au lycée, il a été difficile de faire un choix entre ces deux domaines et je suis d’abord partie en Arts du Spectacle à l’université de Rennes, où je pensais parfaire ma pratique théâtrale. J’y ai découvert l’histoire du théâtre depuis l’Antiquité et cet aspect trop théorique m’a déçu, d’autant que la production plastique me manquait cruellement. En revanche, j’étudiais aussi le cinéma ce qui fût une réelle découverte et le début d’une grande passion avec cet art. Pourtant je n’étais pas assez captivée par ce que j’apprenais et c’est ainsi que 2 semaines avant les partiels, je suis allée au département Arts-Plastiques et j’ai demandé tous les sujets : ces deux semaines de création pour rattraper 3 mois et demi de cours furent incroyablement riches en exploration, rencontres, productions et j’ai validé ce semestre en Arts-Plastiques, où je savais que j’y avais ma place et que je me sentais enfin dans mon élément et légitime. Les 3 années de Licence ont été un rêve éveillé. Stages et projets personnels ont alimenté ces années d’études, tel qu’un voyage en Italie pendant 6 mois en tant que jeune fille au pair ou je suis devenue dessinatrice attitrée d’une famille aristocrate florentine : portraits de chiens, illustrations de scène de chasse, créations de décors pour les anniversaires des enfants…. J’ai peint et dessiné des sujets auxquels je n’aurai jamais pensé ! La haute couture et l’architecture étaient des domaines qui m’intéressaient et en revenant d’Italie, je refusais de partir en Erasmus en Espagne, et parti à Paris faire un stage avec une Consultante en haute couture. Les mois les plus intenses de ma vie où je rencontrais stars et personnalités d’un milieu que je ne connaissais pas, et que je trouvais finalement trop superficiel et trop dans le paraître à mon goût … j’avais à ce moment-là seulement une licence  et j’avais été un peu dégoûtée d’un milieu que j’idolâtrais tant depuis mon enfance et que je trouvais trop basé sur le profit et le culte de la personnalité : mais j’étais à Paris et j’adorais la nouvelle vie que j’avais et la richesse artistique et culturelle de cette ville : après avoir quitté le monde de la haute couture, je suis devenue préceptrice artistique. A la Mary Poppins, je m’occupais de deux petites filles que j’allais cherchais à l’école au début, et avec qui j’ai rapidement mis en place des cours d’arts plastiques et histoire de l’art. Musées et expositions, concerts et spectacles, rencontres et expériences, visites et exploration de Paris ont fait de ce job étudiant une réelle passion et de nombreux parents souhaitaient aussi offrir cet aspect artistique à de simples gardes. Après 2 ans de ce métier magique et passionnant, un stage de 6 mois dans une galerie d’art contemporain, les études ont commencé à me manquer et je me suis inscrite en Master Arts Plastiques (finalité Recherche), que j’ai obtenu avec les Félicitations en 2017 et une option particulière : la 2e année de ce Master avait été faite en Espagne où j’avais finalement décidé de tenter l’expérience Erasmus, d’où je rentrais bilingue et où j’avais en même temps validé une Licence Histoire de l’art sur place. J’ai poursuivi par un stage aux Archives de la Critique d’art à Rennes, puis un Master complémentaire en Critique de l’architecture : j’ai pu tester l’histoire l’architecture et me suis familiarisée à l’écriture et la critique d’art. J’ai quitté la France pour Bruxelles ou je vis et ai passé quelques mois en première année d’architecture, avant de m’apercevoir que la recherche et l’écriture me manquaient. Le doctorat a toujours été dans un coin de ma tête et une belle option pour allier création, recherches, voyages, échanges et transmission du savoir J

Pourquoi t’être lancé dans cette voie professionnelle-là ? À quel moment as-tu eu le « déclic »

La recherche est pour moi une exploration perpétuelle de nouveaux modes de transmission et une belle façon de mettre en valeur le patrimoine culturel et l’histoire d’un pays, d’une ville…. L’histoire de l’art est venue plus tard et les arts plastiques m’ont apporté les bagages théoriques et pratiques nécessaires : il s’agit plutôt de rythme et de me sentir prête pour chaque étape, de multiplier les expériences et les rencontres, de beaucoup travailler, lire, produire. Le déclic est donc apparu au fur et à mesure de mes expérimentations, voyages et aussi avec les bougies supplémentaires sur mon gâteau : je ne pensais pas que la recherche serait ma passion, j’ai laissé les expériences, les expositions, les rencontres et les remises en question forger et nourrir mon goût pour l’art et son étude. Il n’y a pas de théorie sans pratique, l’un nourrissant l’autre et inversement, à mon sens… 😉